30 septembre 2022
Des dispositifs du pôle santé se regroupent
Les personnes sans domicile rencontrent, comme tout un chacun, des problèmes de santé ne nécessitant pas une hospitalisation. Cependant, la vie d’errance et l’absence de domicile ne permettent pas la mise en œuvre d’un traitement, d’une rééducation et d’une surveillance médicale régulière.
Le mauvais recours aux soins, ou le non-recours, peuvent alors engendrer une aggravation de l’état de santé d’une personne alors que, si elle avait pu disposer d’un logement, elle aurait eu un accès normal à son traitement et aux soins.
C’est pour répondre à cette situation que sont créés deux dispositifs :
- les Lits Halte Soins Santé (LHSS) : ils permettent l’accueil des personnes sans domicile dont l’état de santé ne justifie pas ou plus d’hospitalisation, mais nécessite une prise en charge sanitaire et sociale adaptée.
- et les Lits d’Accueil Médicalisé (LAM), pour permettre à des personnes très marginalisées, atteintes de pathologies chroniques au pronostic sombre et en l’absence de domicile, de recevoir des soins médicaux et paramédicaux et un accompagnement social adapté sans limitation de durée.
A l’abej SOLIDARITE, nous avons ouvert les LAM et LHSS en 2009. D’abord basée à Saint André, la structure a déménagé une première fois à Armentières au sein de l’EPSM (Etablissement Public de Santé Mentale).
Les années ont passé, les locaux ne sont plus adaptés. Il faut trouver un nouveau lieu pour accueillir nos résidents. Assez naturellement le choix se porte sur le quartier d’Humanicité. En effet, ce quartier, qui a vu le jour en 2000, accueille déjà de nombreuses structures médico-sociales dont notre Foyer d’Accueil Médicalisé (FAM), la résidence d’accueil et une pension de famille.
Notre pôle santé se regroupe donc et la proximité de nos structures permettra de vivre des moments avec les résidents des différents lieux de vie, d’imaginer des activités, des sorties, des ateliers, des repas partagés …. certainement de belles et riches rencontres en perspective.
Les nouveaux locaux vont accueillir 26 résidents en lits d’accueil médicalisé et 14 résidents en lits halte soins santé.
Le déménagement est prévu le 17 octobre. La journée sera bien chargée pour nos résidents et les équipes. Et bien rythmée aussi ! En effet, les déménageurs arriveront tôt et ils commenceront par vider les meubles des chambres des résidents.
L’équipe se divise en deux : sur le nouveau site pour aménager et ranger les chambres et encore dans ce qui deviendra les anciens locaux pour rester avec les résidents. Sandra, notre animatrice a concoté un programme d’animations !
Le midi c’est un peu la fête puisqu’une baraque à frites va s’installer dans le jardin.
L’après-midi, l’équipe fera les aller/retour pour amener les résidents.
Le soir même, les résidents dormiront et mangeront à Capinghem dans leur nouvelle maison. Dans de beaux locaux, bien clairs, avec une circulation facile pour les personnes en fauteuil.
Justine, infirmière au sein de la structure, nous aide à comprendre qui sont les patients accueillis en LHSS et en LAM (interview complète à retrouver dans le magazine Actusoins)
« Nous accueillons des personnes en situation de précarité, sans domicile, qui ont besoin de soins. Elles peuvent être orientées par l’hôpital, le centre de santé de l’association ou d’autres structures. Ce sont des personnes qui sont souvent en refus de soins et avec qui il faut parfois négocier pour qu’elles acceptent de venir.
En LHSS les patients sont des personnes qui ont besoin de soins à court terme pour des pathologies aigües.
Certains viennent d’être opérés et il faut surveiller leur pansement, d’autres ont des problèmes de traumatologie, un diabète non stabilisé ou besoin de mettre en route un traitement. Ils présentent souvent d’autres pathologies associées en matière d’addiction ou de santé mentale. Ils signent un contrat d’accueil de deux mois qui peut être prolongé.
Les personnes accueillies sur les LAM ont des pathologies chroniques comme des cancers, ou des problèmes neurologiques. Ils ont besoin de soins plus lourds, parfois même de soins palliatifs. Leur contrat d’accueil dure un an et demi mais les personnes restent parfois deux ou trois ans car c’est difficile de trouver une place dans une structure adaptée.
A l’issue de leur séjour en LHSS, certains patients qui ne sont pas guéris peuvent basculer en LAM mais pour les autres, on n’a pas toujours de solution. »