14 décembre 2020

Une immersion au sein des services de l’abej SOLIDARITÉ

Suivons Godefroy, stagiaire au service communication, lors de son immersion au sein des services de l’abej SOLIDARITÉ : de la découverte des équipes de la maraude, des lieux d’accueil de jour et de nuit, au sein du centre de santé et du CHRS.

Lorsqu’on rejoint l’abej SOLIDARITÉ, il est de tradition de passer les premiers jours à découvrir les services pour bien comprendre et toucher du doigt leurs différentes missions : aller vers, accueillir, soigner, loger, insérer par l’activité économique.

Aller vers

Au hasard d’une maraude

La première mission de l’abej SOLIDARITÉ est menée par les acteurs qui font face de front aux difficultés des personnes contraintes de vivre à la rue. Il s’agit d’aller vers les personnes les plus isolées de Lille et de la Métropole lilloise. C’est le travail quotidien des maraudes. Les équipes parcourent les rues de la métropole, les réseaux de transport en commun et les gares pour aller directement à la rencontre des personnes qui, sans solution d’hébergement ou de logement, se retrouvent à la rue. Le but de ces équipes est de créer une première relation de confiance et d’accompagner ces personnes sans abri. Pour comprendre une journée passée à la maraude https://abej-solidarite.fr/2020/10/13/une-maraude-comme-les-autres/

Accueillir

L’accueil de jour

Accueillir inconditionnellement : peut-être la mission la plus essentielle pour l’abej SOLIDARITÉ. Cette inconditionnalité permet à toute personne le souhaitant, de venir se poser, pour quelques minutes, quelques heures, la journée, la nuit…

Au-delà de la mission de premier accueil, un accès à l’hygiène, une petite restauration, la possibilité de recevoir des soins sont accessibles dans les accueils de jour et à la halte de nuit.

Adhérer à l’inconditionnalité de l’accueil est nécessaire pour comprendre le fonctionnement de l’abej SOLIDARITÉ. Les équipes des différentes structures expliquent et transmettent parfaitement cette notion.

Peu importe l’état de santé, la fatigue physique ou mentale, la présence ou non d’un animal de compagnie, tout est fait, tout est mis en œuvre, pour que les personnes puissent être accueillies. Au Point de Repère comme à la halte de nuit, un espace a été aménagé dans la cour pour que les personnes accueillies puissent laisser leur chien en sécurité, le temps de se soigner, de faire des démarches administratives etc.

L’accueil se fait simplement : une brève salutation, un sourire, un casse-croute. Parfois, les personnes sans abri décident de se livrer, de raconter histoire. Elles sont quelque fois bien bavardes ! Les équipes sont alors très attentives. Le vécu raconté permet par la suite aux travailleurs sociaux d’aider les personnes dans leur processus de reconstruction, de domiciliation, de réinsertion sociale. A l’abej SOLIDARITÉ les éducateurs savent prendre le temps de créer du lien social. Parfois cela prend deux semaines, parfois deux mois, parfois beaucoup plus. Il existe de fait, une véritable proximité entre les personnes accompagnées et les éducateurs.

A la Halte de nuit, les personnes les plus marginalisées sont accueillies chaque nuit, l’inconditionnalité de l‘accueil fait encore plus sens. Ce local proche du parvis de l’église Saint Michel, représente un abri, un moyen de se reposer quelques heures, de manger un bout, avant de repartir. Des visages fatigués, une usure manifeste, les personnes sans véritable abri trouvent à la halte de nuit, un moyen de s’échapper des difficultés quotidiennes.  

Soigner

La santé est également une notion essentielle. Les personnes contraintes de vivre à la rue ne sont, pour la plupart, pas soignées. L’absence de papiers d’identité, de carte vitale (perte ou vol), ne permet pas aux personnes sans abri de bénéficier de la sécurité sociale. Et l’’absence de ressource empêche tout traitement et toute consultation.

Centre de santé à l’accueil de jour

Au centre de santé des accueils de jour, les médecins peuvent poser un premier diagnostic, entamer souvent des démarches avec les médecins de ville, orienter vers des cabinets paramédicaux.

L’immersion au sein du centre de santé permet de prendre conscience de la détresse médicale, tant physique que psychique des personnes contraintes de vivre à la rue. Cette mission est essentielle dans le processus de rétablisssement. Soigner permet de redonner confiance et d’entamer de nombreuses démarches dans l’objectif d’acquérir un logement.

Loger

Avoir un logement digne est un droit pour tous https://www.fondation-abbe-pierre.fr/droitsdespersonnessansabri. Toutes les équipes de l’abej SOLIDARITÉ le martèlent. C’est indiscutablement la la condition indispensable pour construire son projet de vie. Aussi, le but de tous les travailleurs sociaux est de trouver avant tout une solution pérenne pour la personne qui vit à la rue.

L’immersion dans les différents structures d’hébergements comme le CHRS Rosa Parks, permet de comprendre cette mission. Les équipes de l’abej SOLIDARITÉ se mobilisent chaque jour pour permettre aux différents résidents, de faire l’apprentissage de son « chez soi », avec ou sans son animal, dans le respect du rythme qui est le sien. Le séjour est rythmé par des activités, des horaires, des suivis, des réunions pour leur permettre, à leur rythme de reprendre des habitudes sociales. Le but étant, pour ces personnes, de retrouver, toujours en respectant le désir de chacun, des habitudes de vie en communauté.

Au CHRS

Une immersion au sein des différents services l’abej SOLIDARITÉ permet de comprendre que la rue n’est pas une fatalité. Tous les acteurs de l’association sont chaque jour mobilisés pour permettre aux personnes sans abri d’être considérées, accueillies, soignées, logées, et insérées dans notre société. Cet éclectisme des missions, ces valeurs, cet engagement, cette mobilisation de la part de toutes les équipes permettent aux personnes sans abri de la métropole d’avoir le pouvoir de changer leur avenir tout en tenant compte de leur histoire.

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