29 novembre 2019
2 830 personnes à la rue au printemps 2019 dans Lille et la métropole
Le rapport de l’Agence de Développement et d’Urbanisme sur les personnes sans-abris dans la Métropole Lilloise apporte des éléments objectifs, avec une approche quantitative et qualitative rigoureuse.
L’agence de développement et d’Urbanisme publie un rapport très complet qui vient objectivement donner la mesure du travail à effectuer pour une réelle politique du Logement d’Abord sur la métropole Lilloise.
Un état des lieux du sans-abrisme sur la métropole lilloise
L’agence s’est vu confier un travail de diagnostic le plus complet possible afin de déterminer le nombre de personnes à la rue, leurs profils et les problématiques qu’elles rencontrent.Elle a également mené un travail qualitatif afin de tenter de mieux comprendre les parcours et les mécanismes qui amènent les personnes à la rue.
Au printemps 2019 le rapport de l’agence fait état de 2 830 personnes qui dorment à la rue, en campement ou en squat sur Lille même (très majoritairement) et sur la métropole. La méthode de travail de l’agence et ses liens avec les associations ont permis de recenser pas moins de 500 personnes non présentes dans le fichier du SI-SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation). Lille est le deuxième 115 de France derrière Paris !
Près de la moitié de ces personnes sont en famille. L’étude annonce avoir dénombré en mars-avril 686 enfants et 83 femmes enceintes à la rue, en campement ou en squat dans la Métropole Européenne de Lille !
L’agence souligne la part importante de personnes étrangères (demandeurs d’asile notamment) parmi les personnes privées de domicile.
Elle révèle également le nombre important de femmes seules (8% du total) et insiste sur la situation de vulnérabilité particulière de ces dernières, situation à laquelle l’abej SOLIDARITÉ est particulièrement attentive.
Il faut également souligner les difficultés particulières rencontrés par les jeunes sortis de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) : ils étaient 329 sur le département du Nord en 2018. Tous ne connaissent pas fort un parcours de rue (et c’est heureux !) mais le rapport met en lumière la problématique spécifique du public jeune (18- 25 ans) pour lequel l’accès à des ressources reste un sujet majeur.
Une approche qualitative qui enrichit l’observation
L’intérêt de l’étude de l’agence réside aussi dans son aspect de recherche qualitative. Il y a autant d’histoires et de parcours individuels que de personnes à la rue et il est difficile de dresser des règles générales tant les situations et les problématiques sont variées… Il y a une grande diversité des situations des personnes sans domicile.
On peut cependant rappeler combien le quotidien des personnes privées de domicile est guidé par la survie et rythmé par les violences :
« Si tu vis à la rue tous les jours, ce n’est pas facile. Il faut trouver des squats, des endroits en dehors de la ville pour éviter de se faire agresser. Quand t’es dans la rue, tu te fais agresser, tu te fais violenter, tu te fais voler tes affaires » (témoignage de Pedro)
Les perspectives d’une personne qui vit à la rue sont donc avant tout de l’ordre de la survie, nous rappelle ce rapport. Les personnes éprouvent dans ce contexte des difficultés à se projeter de façon concrète dans le temps long.
L’accès à l’hébergement et à un accompagnement dans la durée, fait de bienveillance et de patience permet peu à peu aux personnes de ne plus être focalisées sur la survie et d’entamer d’autres démarches sur le temps plus long…
C’est ce à quoi nos équipes salariées et bénévoles travaillent au quotidien. Parce que face à l’exclusion, nous avons tous un don !
Impossible de tout dire en quelques lignes ! … Le rapport complet de l’agence est téléchargeable ICI.