23 septembre 2025

Grégory : de la rue à un contrat en insertion

Rencontre avec Grégory, à la rue et qui vient de décrocher un emploi gràce à un contrat Premières Heures en Chantier (PHC), à la Ressourcerie de l’abej SOLIDARITÉ.

« Ça fait longtemps que je suis à la rue et ma situation n’est vraiment pas terrible.
Je suis alcoolique, ça provoque de gros problèmes de santé et d’argent.
J’ai déjà fait une cure d’une semaine, mais c’était court et compliqué. Je n’avais pas de téléphone et mon chien avait été confié à quelqu’un.
J’aimerais bien faire une vraie cure d’un mois. Histoire de me remettre sur pied et guérir tout simplement, mais il n’y a pas de place donc j’attends qu’une place se libère.

En ce moment, je dors à la Halte de nuit de l’abej SOLIDARITÉ et c’est très dur. Souvent, c’est le « bordel ». Les gens sortent et rentrent. C’est compliqué. Il y a des couchettes dans des espaces de repos, mais t’as pas de place attitrée. Du coup tu peux dormir pendant un mois au même endroit, puis boom, quelqu’un arrive et s’y pose sans te prévenir. Toi tu dois aller voir ailleurs !
 C’est compliqué là-bas, après on ne va pas cracher dans la soupe. Il y a une douche, un matelas, des repas chauds, des films, des matchs de foot et un barbecue en été. T’es un peu protégé, car c’est mieux que la rue.

Là, ça fait deux mois que je suis en contrat d’insertion Premières Heures en chantier, au dépôt de la Ressourcerie de l’abej SOLIDARITÉ. Là-bas, je suis en contrat 6h par semaine, je fais 3h les mercredis et les vendredis. Le mois prochain, je vais passer à 12h par semaine. J’espère pouvoir monter à 15 ou 20h par semaine.

Quotidiennement, j’ai une fatigue très intense et à la Halte de nuit, ton sommeil est toujours très perturbé. Souvent, quand je ne travaille pas, je vais dans un parking et je dors avec mon chien. C’est pas évident.

C’était mieux quand j’avais trouvé une place de deux semaines en urgence au CHRS de l’abej SOLIDARITÉ. C’était sympa car t’as ta petite chambre, une petite télé et de quoi manger. Là-bas, je pouvais dormir toute une nuit.

J’aimerais bien avoir une place, même en CHRS, où je peux dormir. Donc j’attends et il faut que je m’accroche. Être ici, ça me permet de le faire.

C’est vraiment bien parce que ça te motive et ça te permet de voir à moyen terme. Quand on est à la rue, tu vois à court terme et c’est au jour le jour.
Depuis que je travaille ici, je peux me projeter et espérer que ça va aller.
J’ai un suivi pour les papiers, pour le logement, la santé…
Je fais tout le nécessaire pour rentrer dans les clous. »

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