7 novembre 2024
C’est quoi être stagiaire à l’abej SOLIDARITÉ ?
Le stage est souvent un premier pas dans le monde professionnel, une étape essentielle pour se confronter aux pratiques et aux responsabilités du métier. À l’abej SOLIDARITÉ, nous accueillons chaque année des stagiaires désireux de découvrir le travail social à travers nos cinq missions : aller vers, accueillir, soigner, loger, et insérer par l’activité économique.
Direction Mouvaux pour y rencontrer Alice, stagiaire assistante de service social à l’OACAS, un lieu de vie communautaire.
“J’ai déjà travaillé dans la vie, mais pas dans le social. C’était un milieu qui m’attirait depuis longtemps, mais je n’avais pas encore trouvé la confiance pour franchir le pas. Quand j’ai décidé de reprendre mes études à 30 ans, c’était pour trouver un métier qui me rendrait vraiment heureuse, et j’ai vite réalisé que c’était dans le social que je voulais m’épanouir.
Aujourd’hui, je fais mon stage à l’OACAS, un lieu d’accueil qui permet d’accueillir 8 femmes migrantes avec un parcours d’exil et en situation administrative précaire. Le domaine des personnes issues de l’immigration m’intéresse énormément, et c’est en partie pour ça que j’ai accepté ce stage.
Pour le moment, j’apprends pas à pas avec Emmeline, ma tutrice de stage. J’admire son travail, elle a tout monté ici. Avec elle, tout est accessible et direct, sans bureaucratie lourde : ici, les échanges se font autour d’un café, dans la cuisine, et on apprend tellement dans cet environnement ouvert.
Autre chose que j’aime bien dans mon stage à l’abej SOLIDARITÉ, ce sont les immersions dans les différents services de l’association qui nous permettent de bien comprendre et de toucher du doigt leurs différentes missions : aller vers, accueillir, soigner, loger, insérer par l’activité économique.
J’en ai déjà fait sept, dont les quatre pensions de famille, la Résidence d’Accueil, l’Accueil de Jour et le CHRS. Je découvre chaque fois de nouvelles facettes du travailleur social. J’ai entendu des témoignages de résidents qui m’ont bouleversé le cœur. Je réalise à quel point le parcours des résidents est marqué par des défis profonds, mais aussi par une grande résilience. Pour moi, ces expériences confirment que j’ai fait le bon choix.”
Départ pour Lille direction le Centre de santé où les personnes privées de domicile ont accès aux soins grâce à la présence de médecins, infirmières, psychologues salariés et bénévoles et aussi avec l’aide de nos partenaires. Implanté dans nos deux accueils de jour, le Centre de santé fait office de passerelle entre le système de soins classique et les personnes en situation de précarité. C’est dans ce lieu que nous avons interviewé Jade, infirmière stagiaire en 3ème année.
« Quand j’ai entendu parler de l’abej SOLIDARITÉ, je savais que c’était là que je voulais faire mon stage. On m’avait parlé de l’engagement de l’association envers les personnes en grande précarité, et ça a résonné tout de suite en moi. Au Centre de Santé, chaque journée est différente : on s’occupe de pansements, de prises de rendez-vous, d’accompagnement pour des démarches diverses… Rien ne se répète vraiment, et chaque rencontre est un moment d’apprentissage.
Ce qui me touche le plus ici, c’est la manière dont on aborde chaque personne avec respect et bienveillance. J’ai été marquée par les histoires de vie des femmes à la rue.Elles vivent des situations extrêmement difficiles, certaines sont prises dans des cycles de dépendance ou de prostitution. L’abej SOLIDARITÉ ne ferme pas les yeux sur leurs souffrances et fait tout pour les aider, sans jugement.
Travailler ici me montre l’importance de ne pas rester indifférent, de s’engager pour les autres. Voir l’impact de l’association m’inspire, et j’aimerais vraiment y revenir après mes études. On ne se contente pas de soigner ici ; on est là pour accompagner des vies vers un avenir plus serein. »
Enfin, nous prenons la route pour Capinghem pour rencontrer Clément, stagiaire infirmier au Foyer d’Accueil Médicalisé (FAM). Ce lieu de vie offre aux personnes souffrant de troubles psychiques un cadre de soins et un accompagnement adapté à leur situation. C’est dans cette structure que Clément, étudiant en soins infirmiers, effectue son stage.
« Ça fait quatre semaines que je suis en stage au Foyer d’Accueil Médicalisé, dans le cadre de mon cursus infirmier. Ici, mes missions sont très diversifiées. Je prends en charge des personnes bipolaires ou schizophrènes, je donne les traitements, je fais des prises de sang, et j’applique les recommandations de la psy. C’est ma première expérience en psychiatrie, et il y a tellement à faire au quotidien. On apprend vite, et ce qui est intéressant, c’est qu’on crée aussi des liens avec les résidents. Même si je ne suis là que depuis peu de temps, certains résidents commencent à aller mieux et c’est vraiment encourageant.
Ce qui m’a marqué aussi, c’est le séjour organisé par le FAM pour les résidents. Quand je suis arrivé, plusieurs d’entre eux étaient partis en séjour, et c’était la première fois que je voyais une structure qui organisait ce type de sortie. En plus des soins, il y a beaucoup d’animations ici : le vendredi matin, par exemple, on cuisine ensemble, l’après-midi, des activités sont organisées. Cette ambiance rend le quotidien plus agréable et donne envie de venir travailler chaque jour.
J’aimerais aussi faire une immersion à l’ESSIP, où l’on soigne des personnes en situation de grande précarité en allant vers. Je pense que ce serait une expérience très enrichissante parce que c’est une population qu’on ne rencontre pas tous les jours. L’adaptabilité est essentielle et je suis sûr que cela m’apporterait énormément sur le plan professionnel.”
Justement, à l’ESSIP nous avons interviewé Mohamed, étudiant infirmier en 2ème année,
« À l’ESSIP, le rythme est différent de ce que j’ai pu voir ailleurs. Les personnes que l’on aide nécessitent des soins répartis tout au long de la journée : le matin, le midi, et parfois le soir, pour donner les traitements ou retirer les contentions, entre autres. Je travaille toujours en binôme avec un infirmier, mais il m’arrive de réaliser seul certains soins afin de me mettre dans la peau d’un infirmier et mieux comprendre les responsabilités du métier. Ce qui est bien ici, c’est que même si je suis autonome, je me sens soutenu ; on ne me laisse jamais seul face aux situations complexes.
Parler avec les gens, c’est quelque chose que j’ai toujours aimé et dans lequel j’ai des facilités. Mais ici, c’est différent. On rencontre un autre type de public, des personnes qui vivent dans la rue ou qui ne parlent pas la même langue. Cela me pousse à m’adapter et à trouver des moyens pour me faire comprendre, même quand les mots ne suffisent pas. C’est un défi, mais aussi une des facettes les plus enrichissantes de la profession d’infirmier.
J’ai pu visiter presque tous les camps de Roms, dont celui de Villeneuve d’Ascq, et c’était la première fois que je prenais soin de ces personnes. À l’ESSIP, le suivi est constant : on donne des traitements sur le long terme, on refait des pansements chaque jour pour les blessés, et on réalise parfois des prélèvements ou des injections.”