26 avril 2021

L’abej SOLIDARITÉ et la Maison Lazare : un partenariat réussi !

Depuis juin 2020, l’abej SOLIDARITÉ et Lazare ont noué un partenariat pour proposer un accompagnement global et complet, réalisé par un travailleur social de l’abej SOLIDARITÉ qui intervient lors de deux permanences par mois. C’est Hasnaâ, assistante sociale au sein du service logement de l’abej SOLIDARITÉ ( https://abej-solidarite.fr/structure/service-logement/ ) qui intervient aupèrs des colocataires de la Maison Lazare de Lille.

La Maison LAZARE est un lieu de vie collectif et solidaire où cohabitent des personnes qui ont connu la rue et des jeunes actifs. C’est un accueil sans limite d’âge ou de durée d’hébergement où chacun garde l’intimité d’une chambre individuelle tout en s’investissant à la vie en communauté. Ainsi, selon un planning organisé ensemble, les différentes responsabilités de la vie quotidienne (cuisine, ménage, course…) sont réparties de manière équitable. A Lille, on compte la présence de 8 hommes dont 4 chambres à destination de personnes sans abri ayant dû faire face à un parcours de vie éprouvant, exclues de la vie en société, engendrant souvent un cumul de difficultés constatées lors de leurs arrivées.

L’intervention de Hasnaa se fait en étroite collaboration avec la responsable de maison de Lazare. Le parteneriat avec l’abej SOLIDARITÉ avec Hasnaa porte sur les difficultés administratives, budgétaires, santé ou encore familiales auprès des personnes qui cohabitent à la maison Lazare. L’axe emploi et le logement sont aussi travaillés lorsque la personne se sent prête à réenvisager un projet de vie individuel correspondant à ses compétences et ses besoins.

Bienveillance et courage, voici le témoignage d’Hasnaâ :

« Dit ainsi, en toute simplicité, ça paraît utopique désormais… D’autres professionnels de l’action sociale vous diront que c’est insuffisant ou trop long en terme d’efficacité en vous faisant la démonstration d’un panel d’outils d’interventions et d’évaluations très précis, selon des critères communs de réussite qui auront déjà été déterminés pour, j’imagine, ne pas perdre de temps, le temps coûte cher.

Dans mon intervention auprès de Lazare, le temps s’arrête… révélant ainsi la sincérité criante de la réalité, une réalité souvent difficile à entendre, à faire entendre.

Devoir sortir de l’isolement, voire de l’indifférence totale dans lequel on peut être amené à se replier sur nous-même suite une vie tombé en ruine… il faudra bien là beaucoup de courage et de bienveillance pour y arriver. 

J’ai lu récemment que la ruine est la voie de la transformation. Imaginez donc le courage de ces personnes d’entreprendre cette voie-là, dans une période de fragilité physique et émotionnelle intense. Ici, avec l’aide de Lazare, je peux prendre le temps indispensable d’aider en tenant compte de cette réalité, l’individualité de chaque réalité. L’accompagnement social n’en est que plus sincère et les bienfaits plus durables.

A la maison Lazare de Lille, un seul objectif commun : passer d’une solitude dans laquelle  on a fini par se réfugier à une vie en collectif où chacun contribue au bien-être d’un ensemble.

Cela permettra souvent d’en tirer un élément moteur de la vie, le sentiment d’appartenance. Au cours de mon intervention à Lazare,  je vois ce sentiment grandir chez les nouveaux venus, et les bienfaits qui en découlent pour leur projet de vie, qui se transforme vers ce qu’il souhaite vraiment… Avec le temps, l’un se préoccupe du bien-être de l’autre avec beaucoup de respect. Une solidarité entre ces 8 colocataires est présente et favorisée.

La confiance en soi prend ou reprend sa place peu à peu et, j’en suis convaincue, sera la clé pour l’avenir qu’ils se choisiront.

En attendant… des moments de partages, de rires mais aussi de la tristesse lorsque Thierry nous a quitté, de l’admiration lorsqu’ils ont décidé de reprendre ensemble un élément auquel il tenait, le potager. Ils m’ont également acceptée avec mes forces et mes faiblesses et je les en remercie. Mon intervention a du sens dans cette sincérité. J’appartiens certes au tronc commun des travailleurs sociaux mais j’ai également le sentiment d’être acceptée dans mon individualité et dans la façon dont je peux apporter aux autres. Cela m’apporte aussi la confiance nécessaire pour continuer à croire en mon métier en revendiquant que la vie est parfois tout aussi chaotique que le monde peut l’être.  Mais la bienveillance et le courage d’associations tels que Lazare et l’abej SOLIDARITÉ, les salariés et bénévoles, les donateurs, d’une simple assiette ou plus, les colocs de la maison Lazare de Lille, peuvent transformer des vies. »

Marie, elle a fait mes deux vaccins, elle est gentille. Je suis content qu’elle soit là. Je suis favorable, quand on a besoin d’elle, elle est là, faut la garder. Je serais malheureux si elle s’en allait, quand on a une urgence elle est là et puis elle ne s’occupe pas que de moi, elle s’occupe de plein de monde ici. Ah si elle est utile. Je ne veux pas la mettre sur un piédestal, ce que je vous dis c’est véritable et sincère, je pense vraiment qu’il faut la garder. En plus il y a de la reconnaissance de sa part “.

Jacques, résident du CHRS

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