Découvrez la vidéo de présentation de l’abej SOLIDARITÉ
La naissance de l’abej SOLIDARITÉ
A la fin des années 70, des membres d’une communauté chrétienne accueillaient chez eux des personnes qui vivaient à la rue. C’est à travers cette rencontre directe avec la grande précarité et ce partage de vie quotidienne que l’abej SOLIDARITÉ est née.
Quelques années ont passé, puis est venue l’idée d’aller plus loin, d’organiser une réponse plus large et plus structurée. La société commençait à faire face à un sans abrisme qui se développait de façon inquiétante. La plupart des personnes qui se retrouvaient sans domicile n’avaient plus rien de commun avec l’image que l’on se faisait du « bon clochard ».
L’abej SOLIDARITE a beaucoup grandi avec l’unique objectif d’apporter des réponses nouvelles et adaptées aux personnes rencontrées dans la rue.
Ouverture du premier accueil de jour
C’est dans un bus à double étage stationné face à la gare Lille Flandres, que l’équipe, composée essentiellement de bénévoles et de quelques objecteurs de conscience, accueillait les personnes contraintes de vivre à la rue. Ce dispositif a perduré jusqu’en 1989.
L’absence de lieu d’accueil ouvert en journée empêchait un réel accompagnement social et condamnait les personnes à l’errance. C’est avec cette volonté de rompre le cycle infernal de l’exclusion que l’association voit le jour en 1985. Tout d’abord sous forme de comité local de l’association nationale « abej ». En 1993 une démarche de décentralisation s’est opérée et le comité Lillois est devenu association indépendante « abej-Lille » avec ses propres statuts. En 2006 l’association prend le nom d’abej SOLIDARITE.
Et aujourd’hui ?
Si par son histoire et ses statuts l’abej SOLIDARITE est d’inspiration chrétienne, ses valeurs sont partageables par toute personne quelles que soient ses convictions religieuses ou philosophiques
Sans renoncer aux valeurs de l’évangile, l’abej SOLIDARITE a une démarche résolument laïque pour enrichir sa réflexion et mobiliser largement la société civile.
L’élan militant et fraternel du départ ne s’est pas ralenti avec le temps. L’abej SOLIDARITE poursuit et développe son action avec les plus exclus de notre société pour combattre la précarité.
Missions et valeurs
Elles se déclinent ainsi :
- Aller vers toute personne sans toit, dans un esprit de fraternité.
- Considérer toute personne comme ayant en soi une valeur inestimable.
- Accompagner toute personne en situation d’exclusion avec le souci de respecter sa liberté et lui permettre de l’exercer en tant qu’homme et citoyen.
- Refuser de réduire les personnes à leur situation d’exclusion et croire en leurs propres capacités à retrouver une place et à faire société avec les autres
Des valeurs universelles
L’abej SOLIDARITE lutte chaque jour pour que les personnes à la rue dans la métropole lilloise sortent de l’exclusion !
La mission de l’abej SOLIDARITE est de proposer un accompagnement global. Nous prenons soin de l’intégralité de la personne. Nous luttons avec elle contre tout ce qui fait obstacle à l’exercice de sa dignité.
Nos équipes rencontrent les personnes là où elles sont : à la rue, en habitat indigne ou très précaire, en bonne ou mauvaise santé, désireuse d’une démarche ou hostile à tout accompagnement et changement.
Lorsque le contact est établi, nous pouvons nous mettre à l’écoute des désirs de la personne et l’accompagner pour le mettre en œuvre. Le respect de la personne et de ses choix est primordial et c’est un préalable à l’accompagnement.
Accompagner c’est aussi accepter le refus d’aller là où on aurait envie d’emmener la personne. Mais sans renoncer à rester présent à ses côtés. C’est reconnaitre à la personne le droit d’être elle-même acteur de sa vie : ne pas projeter nos désirs sur elle !
Les principes qui guident notre accompagnement
Une juste présence plutôt qu’une distance professionnelle.
Au contact des personnes sans domicile nous nous sommes souvent interrogés sur cette notion de « distance professionnelle » enseignée aux travailleurs sociaux et aux soignants. Nous pensons que la qualité de la relation réside moins dans cette distance que dans la qualité de la présence à l’autre. A la notion de « bonne distance » nous préférons celle de « juste proximité ».
Un regard positif sur la personne
Il peut être parfois difficile de croire que la personne rencontrée à la rue peut espérer un jour retrouver une vie « normale ». L’appréciation de la situation d’une personne accompagnée est un regard posé à un instant T de son parcours.
La « foi professionnelle » permet de voir plus loin et de croire en sa capacité, peut-être pas aujourd’hui, mais demain ou après-demain, à sortir de sa situation. Seule la mort contredit cette réalité très souvent vécue.
Quand la personne vient à nous pour obtenir une aide ou une écoute, comment éviter qu’elle ne se sente en situation de faiblesse et d’infériorité ? Regarder la personne accompagnée telle qu’elle est intrinsèquement et non telle qu’elle se présente à nous est une clé pour favoriser la relation aidant-aidé. Beaucoup de situations vécues, nous disent combien le regard positif fait émerger des ressources jusque-là insoupçonnées.
Respecter le cheminement
Les personnes accompagnées se heurtent à des obstacles majeurs dans leur parcours. Il n’est pas rare de trouver parmi ces obstacles l’accompagnant lui-même. Convaincu que le bon chemin est celui qu’il a lui-même imaginé en toute bonne foi pour la personne, il conseille, oriente, persuade. Comment la personne meurtrie, dévalorisée, rabaissée au rang de « personne accueillie » peut-elle avoir la force d’exprimer à « son » accompagnateur un avis divergent ?
Quand le choix de la personne est encore un choix éclairé, le chemin choisi est son chemin, et c’est sur ce chemin que nous l’accompagnons. C’est donc aussi pour les femmes et les hommes engagés à l’abej SOLIDARITE un long apprentissage pour passer de celui qui conseille à celui qui accompagne
L’abej SOLIDARITE c’est : allers vers, accueillir, loger, soigner, insérer par l’activité économique.