10 février 2025
Les équipes professionnelles et bénévoles de l’abej SOLIDARITE ne renoncent jamais à croire qu’un meilleur est possible
Face à la morosité du contexte politique, sociétal et environnemental actuel, le découragement nous guette. Si l’on n’y prend pas garde, nous pouvons vite sombrer dans une forme de fatalisme et de à quoi bon ?.
Epargnons nous la liste des motifs d’inquiétude, la plus grande étant sans doute cette tendance sournoise à la pauvrophobie, au pointage du doigt et à la culpabilisation des personnes les plus exclues. Elles sont trop souvent désignées comme responsables des déficits publics qui nous menacent. Nous n’ignorons pas les difficultés budgétaires. Mais penser qu’il faudrait tout simplement moins d’assistanat pour tout résoudre est une idée simpliste qui ne résiste pas à l’épreuve des faits. Il ne suffira pas d’inciter les uns, en situation régulière et qui « profiteraient » de la solidarité nationale, à devenir contributeurs via notamment le travail ; ni d’inciter les autres, en situation « administrative précaires « à retourner dans leur pays d’origine ».
Oui, la tendance à désespérer du contexte actuel est grande.

Fort heureusement, les personnes rencontrées et accompagnées nous donnent bien souvent de véritables leçons de vie. Leur résilience, leur capacité à ne jamais renoncer, à traverser les difficultés non seulement nous oblige, mais également nous permet de ne pas renoncer.
Nous pensons en écrivant ces mots à Pierre (*), qui après des années de lutte contre l’alcool est abstinent depuis plus de trois mois et qui est « physiquement » transformé. Nous pensons à Catherine (*) qui, après des années de rue est aujourd’hui en logement et démarre une vie professionnelle. Nous pensons à Ahmed (*) qui était prisonnier de ses troubles de santé mentale et avec qui il était impossible de communiquer : aujourd’hui il a repris le chemin du soin, on peut échanger et même faire de l’humour avec lui !
Autant d’exemples qui illustrent que l’exclusion n’est jamais définitive, qu’elle n’est pas un choix et que les injonctions n’aident pas au rétablissement. Ce qui aide véritablement c’est l’accueil sans jugement, la foi en la capacité de chacun d’avancer vers ce qui lui semble bon et ajusté pour lui, le respect du rythme et le droit à essayer, à se tromper et surtout à recommencer.
Il ne s’agit pas d’angélisme et c’est parfois difficile au quotidien, certaines personnes sont tellement marquées par les souffrances vécues et prisonnières des addictions que croire que leur rétablissement est envisageable peut paraitre utopique. Mais nous pouvons témoigner que rien n’est jamais définitivement perdu.

Les équipes professionnelles et bénévoles de l’abej SOLIDARITE ne renoncent jamais à croire qu’un meilleur est possible ; et à expérimenter le fait que, quand bien même la personne ne pourra plus travailler ou être totalement autonome, elle a quelque chose à nous apporter et à apporter à la société.