9 octobre 2024

Etre à la rue et se soigner

Le 7 octobre 2024, une journée de dépistage bucco-dentaire a eu lieu au Caarud/Point de Repère, lieu d’accueil pour les personnes usagèrs de drogues, également ouvert aux personnes de moins de 25 ans privées de domicile qui peuvent bénéficier de collations, de la possibilité de prendre une douche ou encore de se faire domicilier. 

Cette initiative, organisée par la CPAM de Lille-Douai en collaboration avec APESAL et abej SOLIDARITÉ, avait pour objectif de sensibiliser les personnes accueillies au Point de Repère aux soins dentaires et de leur offrir un dépistage gratuit.

Notre Centre de santé était présent pour prendre en charge la logistique : accueillir les personnes, bloquer les rdv, insister quelquefois en résidant l’importance de ce dépistage.  

Aller vers aussi  pour la CPAM 

Cette approche « d’aller vers » est particulièrement efficace dans ce contexte, car les personnes privées de domicile ne se rendent pas spontanément dans les locaux de l’Assurance Maladie au vu de leur situation. 

« L’idée de venir au Point de Repère est de toucher un public qui est peut-être un peu éloigné de la santé ou qui n’a pas vu de dentiste depuis longtemps. Cette journée nous permet d’aller à leur rencontre et de les accompagner dans leurs démarches de soins, » explique un représentant de l’Assurance Maladie.

Lors de cette journée, chaque personne accueillie se voyait proposer un entretien avec une représentante du service des délégués sociaux, un service axé sur les droits et la santé des assurés en difficulté.

 » Nous sommes ici aujourd’hui pour parler de la prévention de l’odontologie buccale, mais nous faisons également d’autres formes de prévention, pour informer les personnes sur ce qui existe en matière de santé et éviter des maladies importantes, » précise t-elle.

Un accompagnement administratif et personnalisé

Un deuxième entretien était proposé avec Sylvain Defraye, chargé de l’accompagnement des usagers au sein de l’Assurance Maladie :

« Mon travail consiste à ouvrir des droits pour les assurés, comme la Complémentaire Santé Solidaire, et à débloquer des aides financières pour que les personnes puissent accéder aux soins dentaires après le dépistage. Je prends leur numéro de téléphone et leur adresse mail pour continuer à les accompagner et m’assurer que leurs dossiers soient traités en priorité. »

Cette journée a aussi permis de lever les barrières administratives et financières qui freinent souvent l’accès aux soins pour les personnes privées de domicile. 

Le rôle de l’Association de Prévention et d’Education Sanitaire Actions Locales (APESAL)

L’APESAL, prestataire de l’Assurance Maladie, est une association spécialisée dans la prévention dentaire. Bien qu’elle se concentre habituellement sur les actions auprès des enfants, cette fois-ci c’était au tour des adultes en situation de précarité.

« Nous faisons appel à eux pour les dépistages dentaires, et leur présence est essentielle pour appuyer cette démarche, » explique un représentant de l’Assurance Maladie. Pour cette opération, APESAL est venu avec un camion aménagé pour effectuer les dépistages.

« Tout était bien organisé. Les personnes accueillies étaient en confiance, malgré quelques appréhensions initiales en montant dans le camion. Finalement, elles se confient facilement, » a partagé un chirurgien-dentiste bénévole.

Chaque personne dépistée recevait une fiche détaillant les soins nécessaires, ainsi que des conseils pour prendre rendez-vous chez un dentiste, que ce soit en ville ou à la faculté de chirurgie dentaire, en fonction de l’urgence et des droits en cours.

Témoignage d’une personne accueillie : une aide précieuse


Carole
, personne accueillie, nous a exprimé sa gratitude :
« Ça fait du bien qu’on prenne soin de nous. Quand vous n’avez personne dans la vie et qu’on vous aide, ça fait du bien. Ce soir, je vais dormir en me disant qu’aujourd’hui, on m’a apporté de l’aide. »

Pour beaucoup, cette journée a permis non seulement de parler de leurs problèmes de santé, mais aussi de se confier sur des aspects plus personnels. Les professionnels de santé ont constaté un soulagement chez les participants et une volonté de discuter de leurs besoins dans un cadre bienveillant.

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