24 avril 2023

Quelques belles histoires

De la rue au logement via un emploi : Daniel

«Je m’appelle Daniel, j’ai 45 ans, je suis séparé, j’habite à Lille depuis 2017. Avant d’être séparé, j’habitais sur Wambrechies. Après ma séparation, j’ai passé quelques mois dans la rue. Tout commence en 2016. J’avais une vie de couple, une vie de famille, ma fille, un appartement, un travail, j’avais tout pour être heureux. Je ne pouvais ni demander mieux ni espérer mieux. Et puis, un moment, il y a la séparation, je me retrouve tout seul et je perds pied face à la réalité des choses, je suis rentré dans un état dépressif. À partir de là, j’ai quitté Wambrechies pour aller sur Lille, j’ai essayé de tourner la page et faire de nouvelles connaissances. En cette période, j’ai connu entre 5 et 6 mois à la rue, je dormais en tente et dans des squats, parfois juste avec une couverture. Grâce au bouche à oreille, j’ai pu trouver ma colocation pendant 3 ans, de 2017 à 2020, un bail renouvelable chaque année. La colocation n’ayant pas été renouvelée pendant la période de pandémie, j’ai habité chez mon ami Alain pendant 2 ans. 
J’ai connu l’abej SOLIDARITÉ en 2017 suite à mon premier séjour dans la rue. Je cherchais différentes structures et associations pendant cette période. C’est suite à mes recherches que je suis tombée sur l’abej SOLIDARITÉ et sur l’accueil de jour de Solferino. L’abej SOLIDARITÉ a pu me permettre d’obtenir un suivi de soins, de voir une infirmière, un médecin, parler avec une éducatrice ou un éducateur, faire un renouvellement SIAO (service permettant la mise en réseau du dispositif d’accueil, d’hébergement, d’insertion et d’accès au logement des personnes sans abri, risquant de l’être ou mal logées). 
Maintenant, ça fait 3 semaines que j’ai signé mon CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) et que j’ai mon appartement. J’ai intégré le dispositif Premières Heures : ça permet aux personnes qui ne travaillent pas beaucoup et qui ont besoin de se réinsérer de reprendre progressivement le travail. Vous commencez d’abord par un 4h/semaine et ça peut augmenter au fil du temps. Chaque mois, une petite réunion est organisée pour voir ce qui va et ce qui ne va pas et augmenter les heures si possible. Ce dispositif est valable pendant un an et s’adosse sur les chantiers d’insertion. Il faut être polyvalent car les missions sont diverses. Ma première mission était de trier les jouets pour une association et voir s’il y avait la possibilité de les redistribuer pour d’autres enfants. La deuxième mission a été la pose de carreaux de plâtre dans des salles de bains chez les particuliers. Actuellement, je travaille au service menuiserie. Mon appartement, je l’ai trouvé avec de nombreuses démarches que j’ai effectué. Grâce au secours populaire, j’ai pu constituer mon dossier. Ensuite, la sauvegarde du nord m’a permis d’obtenir mon logement.»
L’abej SOLIDARITÉ en 3 mots ? « Gaieté, ouverture d’esprit, à l’écoute »


Jocelyn chauffeur-livreur

A l’abej SOLIDARITÉ plusieurs métiers se cotoient ; des éducs bien sûr, des infirmières, des aides-soigantes, des médecins, des moniteurs éducateurs, des secrétaires, et beaucoup d’autres encore. Un seul but : être présent auprès des plus fragiles, accueillir l’autre de façon inconditionnelle, (re)bâtir avec la personne rencontrée un projet de vie. C’est une des missions du pôle insérer par l’activité économique.
Connaissez-vous le métier de chauffeur livreur ?

“Je m’appelle Jocelyn Parmentier, j’habite à Ronchin. Avant de travailler à l’abej SOLIDARITÉ comme chauffeur-livreur, je travaillais dans le bâtiment. J’ai eu plusieurs accidents de travail et la sentence est tombée : inapte à travailler dans les métiers du bâtiment. Que faire ? Une vieille envie resurgit alors : être chauffeur livreur. Mais où ? Je suis dirigé vers un poste en insertion à l’abej SOLIDARITÉ via Cap Emploi.
Aujourd’hui, je suis chauffeur-livreur en CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) de 6 mois (contrat renouvelable) à l’abej SOLIDARITÉ.
Quel est mon travail au quotidien ? Je me rends sur les sites et services de l’association : l’accueil de jour Solferino, la Halte de nuit, le CHRS, le FAM, la Ressourcerie… A Lille centre, porte de Valenciennes, Hellemmes, Villeneuve d’Ascq, Capinghem, Loos…
Je cherche notamment le linge dans les lieux de vie de l’association (les vêtements des résidents notamment), direction la blanchisserie (un autre atelier chantier d’insertion à l’abej SOLIDARITÉ) pour être nettoyé et désinfecté. Retour ensuite aux expéditeurs !
Je suis aussi en charge du courrier entre les différents services. Je vais aussi quelque fois plus loin pour chercher des dons en nature, répondre aux demandes des différents services. C’est varié et c’est chouette.
Ce que j’aime à l’abej SOLIDARITÉ, c’est que tout le monde est à l’écoute, je m’y sens bien et intégrée. C’est un plaisir d’aller travailler là-bas tous les jours.”


Elise est infirmière au Centre de Santé

Je m’appelle Elise, j’ai 45 ans. Avant de travailler à l’abej SOLIDARITÉ, j’ai travaillé dans le milieu hospitalier, dans des services de cancérologie, en réanimation cardio-thoracique et en maison d’accueil spécialisée pour des personnes polyhandicapées (MAS).
Aujourd’hui, je suis infirmière au Centre de santé. J’ai choisi l’abej SOLIDARITÉ pour les personnes accueillies par l’association. Il y a une vingtaine d’années, lorsque je passais mon diplôme d’état, le sujet de mon
mémoire était les personnes à la rue. C’est donc quelque chose de personnel qui est ancré en moi.
Ce qui est super au Centre de santé, c’est qu’on travaille en réseau : avec les collègues des autres services de l’abej SOLIDARITÉ (les équipes mobiles,  la Halte de nuit, l’accueil des 18/25 ans, le CAARUD, l’ESSIP…) et avec les partenaires extérieurs : le SAMU social, les autres partenaires sociaux tels que l’Armée du Salut, etc. C’est très enrichissant, on a vraiment l’impression de faire partie d’une chaîne et on n’est pas isolé.
La spécificité du Centre de santé c’est qu’on soigne tout le monde y compris les personnes qui n’ont pas de droit, qui n’ont pas de papier et qui viennent d’arriver. L’accueil est inconditionnel.
Travailler au centre de santé de l’abej SOLIDARITÉ est très riche au niveau personnel. C’est un public qui a beaucoup de reconnaissance, des équipes bienveillantes et une bonne ambiance de travail.
C’est un bon équilibre professionnel d’être à la fois dans le relationnel, l’humain et le soin, c’est très diversifié et passionnant.”

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Niculina plus de 7 ans à la rue !

Niculina est arrivée en France en 2016. Elle dort à la rue. Elle poussait de temps en temps la porte de l’accueil de jour rue Solférino. Et puis enfin, un jour elle arrive à la Halte de Nuit. elle peut enfin se reposer un peu la nuit. En février 2021, les équipes de l’abej SOLIDARITÉ lui propose un contrat d’insertion de quelques heures à la Ressourcerie dans le cadre de Premières Heures en Chantier. Nicula rejoint ensuite la blanchisserie pour une suite de parcours sur un contrat d’insertion « classique » de 26 heures semaine.
Nicula réussit à économiser suffisamment pour retourner en Roumanie en juillet 2022 pour mettre à jours ses papiers. En effet, Nicula n’avait qu’une déclaration de perte de papiers, elle ne pouvait donc pas accèder aux différents services ; CAF, compte bancaire…
De retour en France, Niculina suit une formation en Français Langue Etrangère. Elle est accompagnée pour une demande de logement par la conseillère en insertion sociale de l’abej SOLIDARITÉ et la chargée du programme Convergence .
Niculina est aujourd’hui toujours salariée à la blanchisserie de l’abej SOLIDARITÉ. Elle est motivée et souhaite avancer dans la définition de son projet professionnel. Elle est logée et ses soucis de santé sont derrière elle. Quelle joie et fierté de voir Nicula aujourd’hui.

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