11 octobre 2019

Sortir de la rue quand on a un chien, mais oui, c’est possible

Sortir de la rue quand on a un chien, c'est possible

Alors que les températures baissent, certaines personnes à la rue sont encore plus résignées que d’autres… Tous ceux qui ont un chien ou un autre animal de compagnie ont en effet l’impression que rien ne peut leur être proposé, qu’ils sont condamnés à ne jamais pouvoir sortir de la rue. Ils sont face à un choix impossible : faire appel au 115 et abandonner leur seul ami pour se voir proposer une place ou rester à la rue et risquer la mort pour rester avec leur compagnon à 4 pattes.

Rester avec son compagnon de galère pour garder sa dignité

A l’abej SOLIDARITE, on pratique un accueil vraiment inconditionnel. Le CHRS Rosa Parks comme la Halte de Nuit ou les Pensions de Famille sont des structures, rares en France, qui accueillent inconditionnellement toute personne, quelle que soit sa problématique, quel que soit l’animal qui l’accompagne. Nous avons ainsi dans les personnes que nous hébergeons plusieurs résidents qui ont des chiens ou des chats mais il nous est aussi arrivé d’accueillir des personnes avec des animaux moins communs (tortue, rats, souris, perruche…). Il est évident pour nous que si l’on veut accueillir les personnes qui sont sans abri, il faut les accueillir telles qu’elles sont. Si elles ont un animal, il est important de ne pas rompre ce lien et d’accueillir la personne avec cet animal afin de travailler sur sa réinsertion sociale de manière optimale.

Sortir de la rue quand on a un chien, c'est possible

Un exemple à suivre !

Pour rendre cet accueil possible, il suffit souvent de mettre en place quelques règles simples qui pourraient être reproduites dans tous les centres d’hébergement :

  • On demande aux personnes de procéder à la vaccination antirabique de leur animal (et on les aide avec des cabinets vétérinaires partenaires)
  • On impose le port de la muselière dans l’enceinte de nos établissements. Cela permet aux autres résidents et à l’équipe de ne pas se sentir en insécurité.
  • On demande de communiquer le nom d’une personne ressource à qui confier l’animal en cas de problème (hospitalisation par exemple). Lorsque personne ne peut assurer cette responsabilité, nos bénévoles sont sollicités afin de prendre en charge l’animal tant que le propriétaire ne peut s’en occuper.

Et les choses commencent à bouger comme le montre cet article sur cette péniche à Paris qui accueille des sans abris avec leurs chiens ! Espérons que ce genre d’initiatives va se multiplier !

L’animal, un outil dans l’accompagnement au quotidien

Afin d’aider les personnes qui ont des chiens, nous travaillons en partenariat avec l’association VAREHA qui propose un accompagnement individualisé basé sur l’animal qui joue un vrai rôle de médiateur et facilite les interactions positives avec leurs propriétaires. Et c’est là que l’on voit comment on peut changer les choses : l’animal n’est plus un obstacle à l’hébergement ou au relogement, mais bien un réel outil pour entrer en contact avec la personne et l’accompagner afin de l’aider à sortir réellement de la rue.

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